mardi 4 janvier 2011

L'Empire contre-attaque - la bataille d'Hagelberg

Il fallait bien que cela arrive. Suite à des démangeaisons de plus en plus violentes, re-voilà (enfin!) nos figurines napoléoniennes à la une.

Il y a quelques temps, on a rejoué Premier Empire avec mon pote Christophe, truc qui ne nous était pas arrivé depuis 7 ou 8 ans, époque où on avait tout simplement arrêté le jeu.

Et la chose n'était pas si facile que cela pour plusieurs raisons. D'abord nos figurines étaient quasi mortes au fond de ma cave. Après des années d'abandon, les socles trempés d'humidité se détachaient tout seuls et les champignons avaient commencé de pousser sur ces milliers de petits pieds métalliques. Et j'exagère à peine… Donc, une grosse séance de rafistolage et resoclage est désormais obligatoire.

Autre problème de taille: beaucoup de figurines sont dans un état lamentable. Ecaillées, lances tordues et irrécupérables, aigles disparues, sabres et baïonnettes, voire fusils entiers cassés… c'est une horreur et cela promet de très nombreuses heures de travail en perspective.

Alors soyez indulgents, car malheureusement les travaux de ravalement étaient à peine ébauché lorsque la partie a été jouée. Ce ne sera donc pas vraiment le plaisir des yeux, mais pour nous, l'évènement était assez marquant pour que je le mentionne ici :)
Depuis, il y a déjà eu un peu plus de travail avancé.


On s'est donc remis dans le bain avec un scénario sur la bataille d'Hagelberg (27 août 1813) livrée - et perdue - par les Français du corps d'observation de Magdebourg (général Girard, le même qui devait se couvrir de gloire et trouver la mort à Ligny en 1815), en marche pour rejoindre l'armée de Berlin.
Le général Jean-Baptiste Girard (1775-1815)
Cet officier distingué se fait remarqué à l'armée d'Italie, puis à la Grande Armée dans l'état-major de Murat. Général de brigade, il fait la campagne de Pologne (1807). Sert ensuite en Espagne où il devient général de division et Grand Officier de la Légion d'Honneur. En 1812, il dirige la division "polonaise" du IXème corps de Victor et se distingue encore à la Bérézina. Début 1813, il commande une des divisions de Ney à Lützen. Blessé à Bautzen, il reprend du service à l'été à Magdebourg. Fait prisonnier, il ne revoit la France qu'en 1814, après l'abdiquation de Napoléon. En 1815, à Ligny, il commande une division du IIème corps à la tête de laquelle il est mortellement blessé . Il mourra le 27 juin à Paris. Trois jours après la funeste journée de Waterloo, l'Empereur l'avait fait Duc de Ligny.
En face, le General Hirschfeldt dispose d'environ 10 000 hommes du IVème corps prussien. Ce sont surtout des miliciens des Landwehr, mais il sont survoltés à l'idée de foutre les Français dehors (on connait le sérieux et l'application légendaires des Allemands lorsqu'il s'agit de jouer au football... pardon, je voulais dire: de faire la guerre !)


Côté Français, la plupart des hommes sont des conscrits qui n'ont sans doute jamais vu le feu, appuyés par une petite cavalerie faite de régiments de marche. J'ai donc décidé d'équilibrer à peu près les valeurs de ces 2 armées, avec une masse de troupes identiques et 2 bataillons supérieurs dans chaque camp. La cavalerie française est légèrement meilleure en qualité mais les Prussiens sont supérieurs en nombre dans toute les armes.

Nous avons utilisé une règle maison en pleine refonte. J'en reparlerai dans quelques temps, si elle s'en montre digne d'intérêt ;)

A noter que Hirschfeldt disposait également de l'appui des régiments cosaques de Czernicheff, mais il ne m'a pas semblé pertinent de les faire intervenir, à cause de la petite taille de notre table et des effectifs supérieurs du Prussien. Ils étaient quand même en bord de table, au cas où les choses tournent très mal pour Hirschfeldt dès le début...


Voici donc quelques photos de la partie:

Les Français, avec la ligne de défense de la "colline du moulin" (pas de place pour mettre un moulin là-dessus) : 12 pièces d'artillerie sous le commandement direct de Girard et 2 bataillons de conscrits de la brigade Baville. Aux côtés de Girard, le général Lanusse (ne riez pas!!), officier à disposition.
A droite: les autres bataillons du général Baville
retranchés dans le parc et le quartier est d'Hagelberg.
A gauche, la brigade Sennegon: en première ligne, 2 bataillons légers suivis de 2 bataillons de conscrits en manteau et un de Croates.
Rapidement, je vais utiliser le général Lanusse (pffrr..hihihihi!) et lui confier une brigade ad-hoc composée d'un des bataillons légers et des 2 de conscrits postés sur la colline. Baville se cantonnera à diriger la défense du village avec ses 2 derniers bataillons.

En réserve, la cavalerie de Conroux: un rgt de hussards (normalement le 13ème) et 2 escadrons de marche de grosse cavalerie et cavalerie légère.

L'avance prussienne. Leur ligne est composée de 3 "commandements" d'infanterie
(les bataillons des différents rgts étaient mélangés) et un de cavalerie.
Ici, leur aile droite (le "commandement" de Boguslawski: 3 bataillons de Ldw de Kurmark qui apparaissent à l'orée du bois de Birken) et au fond, leur centre .
Le commandement du centre (Von Reuss - de gauche à droite: 1 bataillon de réserve, 1 de Ldw et 1 bataillon de ligne du rgt de l'Elbe)
L'aile droite - la "brigade" de Ldw (3 bataillons) de Von Marwitz (en réalité, Marwitz commandait ce jour-là 3 bataillons du 3° rgt de la Ldw de Kurmark)
Une vue générale du dispositif d'attaque. La cavalerie et l'artillerie défilent sur la route entre le centre et l'aile gauche prussienne.
Je ne suis pas très serein car je sais qu'il leur manque encore des troupes...
Le centre adverse a du retard, ce qui a forcé la Landwehr à retarder sa sortie du bois et j'ai eu le temps de placer les réserves françaises (la brigade de Sennegon) en ligne de bataille. Mon flanc est couvert, mais j'ai déjà plus de réserves car j'ai fait défiler ma cavalerie derrière le village pour défendre mon aile droite contre celle des Prussiens. La menace prussienne se précisant, Conroux part avec les 2 escadrons de marche vers la droite du dispositif français.
Après quelques atermoiements, je décide que le rgt de hussards n'a rien à faire sur l'aile gauche: trop loin de son chef pour recevoir des ordres efficaces et le "paysage" est bouché par l'infanterie devant lui, ce qui ne le laissera pas manœuvrer correctement. Il partira donc rejoindre Conroux, mais la tergiversation a coûté cher. Il est hors du rayon de son chef qui devra payer 2 ordres chacun de ses mouvements aux tours suivants…

Voilà le tableau, qui n'est pas très reluisant. J'ai permis à la cavalerie de Bismarck d'avoir la supériorité numérique...
Et comble de malheur, le dernier "commandement" prussien du major Langen, qui a fait le tour du bois de Belzig, surgit sur le flanc de mes cavaliers.
Au fond, on peut voir mes hussards très en retard, et au centre, les conscrits de Baville qui n'en mènent pas large, pelotonnés dans le parc du village...
Vu la situation, il n'y a plus a hésiter: je lance une charge avec mes escadrons réunis. Et le résultat est plutôt correct. La colonne principale est en fuite, poursuivie par les Français. Comme on le voit sur l'image, tous les rgts ayant pris part au combat (soutiens y compris) sont en désordre suite à la charge.

Sur l'aile gauche, le combat s'engage plus timidement.
C'est à Christophe de jouer. Il va approcher sa batterie le long de la route et la dételer.
Sa première attaque va porter sur le bataillon de conscrits en ligne (en bas de l'image)
en travers de la route avec un bataillon de Ldw en colonne.
Là, je compte sur le tir de la ligne pour stopper la charge.

Puis le bataillon de l'Elbe et le bataillon de Ldw a ses côtés vont monter à l'assaut de la colline. Mes canons vont faire des tirs minables contre la Ldw et réussis contre les Elbois. Pourtant ceux-ci passent leur test de Moral/cohésion avec succés et mes batteries sont prises.
Ça sent mauvais…
Résultat: l'attaque prussienne fonctionne du premier coup. Sans avoir subi de pertes conséquentes ou de ralentissements, les bataillons de Christophe détruisent ma batterie!

Sur la colline, la contre-attaque des bataillons de Lanusse, ces gros vicelards (oups! pardon!) repousse l'attaque prussienne. Mieux, le bataillon de Ldw perd son combat et, étant pris de flanc par un bataillon de la brigade Sennegon, est immédiatement détruit. Au 2nd plan, le bataillon croate bifurque vers le centre pour menacer les batteries russes dont le tir a été nul.
Au centre droit, les affaires vont mal ! Le tir du bataillon en ligne a échoué. Les Français sont repoussés dans le village et tentent de s'y accrocher (heureusement, je parviens à regagner le Désordre occasionné par le recul en terrain encombré). S'ils en sont chassés, je n'ai aucune réserve d'infanterie pour le reprendre.
La vue du côté de Christophe: le centre est dégagé et la batterie prussienne est même menacée par le bataillon croate, mais le village est en grand danger.

La menace se précise avec l'attaque frontale de Marwitz et la présence de flanc du major Langen. De plus, à l'arrière-plan, les opérations de cavalerie tournent en ma défaveur. Les régiments de Bismarck se sont refaits la cerise et me chargent, avec une belle prise de flanc en prime.
Mes cuirassiers sont détruits et les chasseurs en fuite. Heureusement, le rgt de hussards a bien donné. Il retarde l'avance de Langen dont un des bataillons doit se former en carré. En plus, Christophe n'a pas de réussite sur ses jets d'ordres. Comme dans la vraie vie, il est bien difficile de coordonner ses attaques, en particulier lorsque les coups viennent de tous côtés.


Pour tout dire, ceci fait bien mes affaires car les bataillons du village peuvent repousser les assaillants les uns après les autres, sans subir de surnombre. Au centre, ça se bat comme des chiffonniers. Les Croates, passés en tirailleurs pour éviter d'être saignés par la mitraille, harassent les artilleurs ennemis. Pendant ce temps, un bataillon français descendu de la colline repousse l'infanterie et prend la batterie prussienne.
Même spectacle sur l'aile gauche française. La Landwehr prussienne est repoussée en tirailleurs dans les bois mais le bataillon de réserve se retrouve bien isolé et subit une puissante attaque soutenue.
Je sens Christophe un peu désappointé. Il a failli faire exploser ma ligne et tout a basculé en un tour de jeu. Décidant que rien n'est encore perdu, il ve jouer son va-tout et lancer un assaut inspiré sur le village tandis que les restes de Bismarck protègent le flanc en contenant ma cavalerie.
Mais il était dit que Girard devait remporter le gain de la journée. Tous les bataillons prussiens sont rejetés avec des pertes sensibles et pour finir, Marwitz se fait allumer devant le parc de Hagelberg (chaque camp a d'ailleurs perdu 2 officiers dans la partie).
D'un commun accord, nous décidons d'arrêter les hostilités, comme l'auraient probablement fait des généraux de l'époque. Les troupes sont épuisées (même si de nombreux Désordre ont été regagné aux tests). Les Français sont encore maîtres de tous les objectifs et les Prussiens ne sont plus en état de leur enlever.
En fait, cette partie a duré plutôt longtemps parce que nous avons pris le temps de faire des pauses et discuter de certains éléments de la règle qu'il faudra modifier, etc. Christophe a proposé de rejouer ce scénario dans quelques temps pour tester à nouveau. C'est une idée qui me plait car la taille est idéal pour ce genre de partie et il est aussi possible de le corser un peu en y rajoutant des unités prussiennes (qui étaient vraiment présentes) ou les cosaques de Czernicheff qui ont accompli un ou deux beaux faits d'armes ce jour-là.
Enfin en attendant, le corps d'observation de Magdebourg est parvenu à bousculer ses adversaires et marchent maintenant vers le nord pour se joindre à l'armée d'Oudinot et menacer Berlin. Le patron sera content de nous !

1 commentaire:

pacofeanor a dit…

Belle partie!!
ils ne sont pas un peu petites ces figurines ? yek yek .....
meilleurs voeux!
cordialmeent
paco

Petites annonces

Ces figurines sont à vendre !!

Minis for sale !!


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